Contexte et justification

 CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Contexte

Le Mali a fait de la lutte contre la pauvreté l’un des objectifs essentiels de son plan de développement. La stratégie de réduction de la pauvreté, à travers le CSLP, est axée, sur l’accès des populations aux services sociaux essentiels et parmi en priorité l’éducation.

Répondre aux objectifs fixés dans le CSLP pour la réduction de la pauvreté exige pour le secteur de l’éducation de relever le défi majeur de la réforme (ou de la refondation) du système pour faire en sorte que, dans le contexte de démographie galopante et de rareté des ressources qu’est celui du Mali, « tous les enfants d’ici 2015 aient la possibilité d’accéder à un enseignement primaire de qualité obligatoire et gratuit et de le suivre jusqu’à son terme ».

Le Programme Décennal de Développement de l’Education (PRODEC) se veut une réponse à ce défi. Conçu pour être un instrument privilégié de réduction de la pauvreté, le PRODEC entre dans la 2ème phase de sa mise en oeuvre (PISEII). Les évaluations faites de la 1ère phase (PISE I) indiquent que, malgré les progrès constatés, le système éducatif malien n’intègre pas encore tous les enfants en âge scolaire. Le taux d’accès en 1ère année du fondamental était de 67,6% en 2004-2005, le taux d’achèvement au primaire se situait autour de 43,1% et le taux de redoublement est encore à 18,6% en 2005. Les disparités pour chacun de ces taux demeurent importantes, que ce soit selon le genre, les régions, la localisation (urbain/rural) ou le niveau de revenu des ménages.

Par ailleurs la qualité des apprentissages dans le 1er cycle du Fondamental demeure très faible car les informations disponibles sur la qualité de l’enseignement indiquent clairement que le niveau des acquisitions des élèves maliens au 1er cycle est très modeste. En effet, il ressort des résultats d’études comparatives menées dans le cadre du PASEC que le score moyen d’acquisition de ces élèves (en Français et en Mathématiques) est proche de celui des pays ayant le score le plus faible et se situe à environ 10 points en dessous de ce qui est observé en moyenne dans 9 pays francophones Ouest –africains.

Par ailleurs sur la base de la proportion des adultes qui ayant atteint la classe de 6ème année ne savent pas lire correctement, le Mali se trouve de nouveau parmi les pays les moins performants suggérant ainsi que le faible score de rétention du savoir lire à l’age adulte au Mali s’expliquerait pour une part au moins par le faible niveau des apprentissages dans l’école malienne. Tout ceci indique que la dimension qualitative devra être le pilier central de notre politique éducative pour la période à venir.

La poursuite des efforts d’amélioration des rendements interne et externe du système, du pilotage du secteur et de l’équité en faveur des plus pauvres est donc nécessaire; mais elle s'inscrit dans un contexte politique de décentralisation avancée qui requiert :

(i) ladéconcentration des activités éducatives, (ii) la gestion décentralisée de l'éducation à travers le transfert des ressources permettant aux collectivités territoriales d’exercer en toute responsabilité les compétences qui leur sont dévolues par la loi,

(iii) la reconnaissance et l’application de la complémentarité des rôles des différents partenaires définis à l’occasion du Forum national sur l’école.

Le PISE II devra accompagner les changements amorcés et corriger les insuffisances constatées pour contribuer à mettre en place une politique éducative propice à la pérennisation d’un système éducatif de qualité. Cependant, le volume des ressources publiques à mobiliser, bien que déjà substantiel dans la phase I, demeure encore très important pour la mise en oeuvre de cette deuxième phase. Et, quand bien même la poursuite des engagements par rapport à l’EPT est une responsabilité avant tout nationale tant du point de vue des choix des politiques éducatives que du financement du secteur, il reste que l’atteinte de ces objectifs éducatifs appelle à un renforcement du partenariat et à la mise en synergie de toutes les potentialités pour la réussite de la mise en oeuvre de notre nouvelle politique éducative

 

Justification

La requête du Mali se justifie par :

Le faible niveau et les disparités existantes entre les indicateurs de couverture de la scolarisation tels que mentionnés, malgré des efforts déjà importants fournis par l’Etat (30% du budget national consacré à l’éducation)

Les gaps de financement dans le CDMT (2006-008) qui, malgré les arbitrages du

Gouvernement, nécessiteront des ressources extérieures additionnelles

La nécessité pour le Mali d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement

(OMD), en particulier l’éducation primaire universelle, qui impose d’accélérer le rythme de

développement de l’enseignement primaire et de mobiliser des ressources supplémentaires

au bénéfice de ce niveau d’enseignement.



25/05/2010
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